Entre sa croissance fulgurante et la menace terroriste de la secte islamiste Boko Haram, le Nigéria, première puissance économique d'Afrique, est aujourd'hui à la croisée des chemins. Deux millions de barils sont extraits chaque jour par des entrepreneurs devenus milliardaires. Golf, marina, quartiers hyper protégés et une jeunesse dorée qui flambe dans de luxueuses boîtes de nuit. Le pays voit aussi émerger une nouvelle classe moyenne qui dépense sans compter dans les centres commerciaux. La consommation de champagne des Nigérians a explosé ! Mais 60% de la population vit encore avec moins de 1 euro par jour. Dans les rues de la capitale, Lagos, les quelques ghettos luxueux côtoient un océan de bidonvilles où règnent gangs armés et groupes mafieux qui rackettent les habitants. Absence d'eau courante, d´électricité et insalubrité : un habitat très précaire que les autorités aimeraient raser pour installer d'opulents complexes immobiliers. Car l'or noir profite seulement à une minorité. Paradoxe de ce pays, 11ème producteur mondial de pétrole, dans les stations-service c'est souvent la panne sèche. La population se fournit donc au marché noir. Une filière tenue par des groupes armés qui se servent directement dans les pipelines et raffinent le carburant clandestinement dans la forêt. Dans le nord, les habitants démunis vivent sous la menace permanente des terroristes de Boko Haram. Le groupe n'hésite pas à mener des raids sanglants dans les pays limitrophes, le Cameroun, le Niger et le Tchad où Bernard de La Villardière est parti à la rencontre des réfugiés et des forces armées françaises et tchadiennes.