Émilie est retournée vivre à Saint-Tite avec ses enfants. De son côté, Ovila s'est installé en Abitibi et ne donne presque plus de nouvelles. Blanche, qui a dix ans, souffre de la séparation de ses parents et elle espère ardemment que son père reviendra un jour. La pauvreté force Émilie à placer Blanche au couvent avec le statut d'orpheline. La fillette, timide et réservée, subit les sarcasmes des autres couventines. Au cours des années, elle prouve cependant sa valeur au point qu'elle rafle tous les premiers prix lors de sa graduation. Émilie rêve de voir sa fille à l'université, bastion masculin à l'époque...
Blanche enseigne avec Émilie dans une petite école de rang de Saint-Stanislas. Elle n'a pas le talent de sa mère pour l'enseignement, et loin de Napoléon qui est retourné au collège, les jours lui semblent interminables. Brusquement, Émilie abandonne l'école et part pour l'Abitibi, et c'est un bavardage d'enfant qui révèle à Blanche la raison du départ mystérieux de sa mère. Émilie a en effet appris qu'Ovila s'apprêtait à se remarier. En Abitibi, elle réussit enfin à retrouver son époux qui vit avec une indienne. En se voyant, les deux êtres se rendent compte que leur rupture ne sera jamais achevée...
Le registraire de la faculté de médecine de l'Université de Montréal a tôt fait de mettre un terme au grand rêve de Blanche. Il refuse de l'inscrire, car la médecine, lui dit-il, n'est pas une profession féminine. Blanche est dévastée: elle a rompu avec Napoléon qu'elle aime toujours, elle a quitté l'enseignement et se retrouve devant rien. Sur les conseils de sa sœur Marie-Ange chez qui elle habite à Montréal, elle se résigne à entreprendre des études en secrétariat. Cependant, le cours, qui met l'accent sur les quatre volontés du patron et la soumission de la secrétaire, choque Blanche et l'ennuie profondément...
Le cours de soins infirmiers est ardu, mais la chaude amitié de Marie-Louise constitue un soutien précieux pour Blanche qui s'avère être une infirmière douée. Grâce à son attention constante, une patiente victime d'un accident cérébral sort peu à peu du coma. Le jeune interne, Pierre Beaudry, remarque son talent. Il est attiré par la jeune fille qui, toutefois, pense toujours à Napoléon. Marie-Louise, pas plus que son amie, n'est à l'abri des amours impossibles. En effet, elle a le coup de foudre pour Paul, le frère de Blanche, qu'elle rencontre lors d'un dîner chez Marie-Ange. Blanche tente de la dissuader de poursuivre ce rêve, mais Marie-Louise s'entête, persuadée que Paul n'est pas à sa place au séminaire...
Il ne reste que six mois avant que Blanche et Marie-Louise terminent leur cours. Les deux complices font le serment de fêter leur graduation au Ritz Carlton en trinquant au champagne. Moins chanceux que sa soeur, Paul apprend qu'il ne deviendra jamais prêtre, le séminaire l'ayant renvoyé en raison de son diabète. Désespéré, il annonce à Blanche qu'il a décidé de s'exiler comme son père. Malgré l'insistance de Blanche, il refuse obstinément de voir un médecin et compte prendre le train pour l'Abitibi l'après-midi même. Quand Marie-Louise apprend la nouvelle, elle court à la gare lui avouer son amour et tente de le retenir. Touché, il part en promettant de lui écrire...
La crise économique fait rage à Montréal. Blanche se sent impuissante devant la misère qui l'entoure, surtout lorsqu'elle rencontre par hasard Georges, le mari de Marie-Ange. Son beaufrère est en effet réduit à effectuer de basses besognes depuis qu'il a perdu son commerce et sa maison. La jeune femme, qui a quitté l'hôpital après sa graduation, travaille comme infirmière en service privé chez monsieur Parizeau, un vieil homme riche et grognon. Sa liaison avec Pierre Beaudry est devenue plus sérieuse, du moins pour le médecin qui la courtise assidûment. Pourtant, Blanche n'est pas à l'aise dans cette relation, car ses idéaux divergent de ceux de Pierre. De plus, elle n'apprécie guère la façon dont ses collègues considèrent le métier d'infirmière...
Blanche rencontre Napoléon Frigon, maintenant prêtre dans un quartier défavorisé de Montréal. Constatant qu'elle l'aime toujours, elle décide de partir pour l'Abitibi. Alors que le train fait escale à Hervey Jonction, Émilie vient faire ses adieux à sa fille. Blanche fait un premier arrêt à La Sarre, où sa sœur Alice et son frère Émilien sont maintenant installés. Elle les quitte ensuite pour Grandbois où elle a été engagée. À son arrivée, elle constate que les colons vivent dans des conditions extrêmement difficiles. Il y a beaucoup à faire et la construction du dispensaire n'est même pas encore terminée. Son frère Paul, qui travaille au magasin général La Cache, la met en garde contre le curé Fredette et l'agent des terres, monsieur Duhaime, qui mènent tout dans la région...
Le curé Fredette refuse l'absolution aux femmes qui « empêchent la famille ». L:état de santé de madame Ladouceur étant en jeu, Blanche décide de le confronter. Le curé reste intraitable: la contraception est absolument condamnée par l'Église! La tension monte et l'infirmière perd patience. C'est Clovis Lauzé, un agent du c.P. (Canadian Pacific) chargé d'ouvrir une colonie au Lac Turgeon, qui met fin à la dispute. Lorsque Clovis est de passage à Grandbois, l'usage veut qu'il loge au dispensaire. Un jour, Clovis vient chercher Blanche, car les ouvriers du chantier du Lac Turgeon ont besoin de ses services. Au cours du voyage en canot, ils se sentent attirés l'un vers l'autre...
Furieux de voir revenir Thérèse, Duhaime tente de la faire renvoyer, mais Blanche refuse, si bien que la tension monte entre elle et l'agent des terres. Un soir de grande tempête, Blanche attend impatiemment le retour de Clovis. Mais lorsque celui-ci se présente, c'est pour l'emmener au chevet de Paul qui souffre de gangrène. Devant l'urgence de la situation, elle n'a d'autre choix que d'amputer elle-même la jambe. Assistée de Clovis et de Thérèse, Blanche procède à l'opération. Au petit matin, Paul est sauvé. Émus d'avoir traversé cette aventure ensemble, Clovis et Blanche s'embrassent...
Les retrouvailles de Blanche et Clovis sont interrompues par un drame: madame Ladouceur, qui a accouché prématurément, meurt sans que la jeune infirmière ne puisse rien n'y faire. Au cimetière, Blanche accuse le curé d'avoir tué madame Ladouceur. Entre l'infirmière et le curé Fredette, la guerre est maintenant ouverte. À La Sarre, au mariage de sa sœur Alice, Blanche retrouve sa mère qui revoit Ovila pour la première fois depuis de longues années. Les ex-époux passent une nuit ensemble. Au petit matin avant de partir, Émilie fait promettre à Ovila de ne plus jamais chercher à la revoir puisque « leur amour n'est pas fait pour vieillir ». Pendant ce temps, Paul, qui est resté au dispensaire avec Thérèse, lui fait une touchante déclaration d'amour. De son côté à La Cache, Clovis a une violente altercation avec Duhaime qu'il accuse de voler les marchandises des colons. Duhaime se défend en menaçant de faire renvoyer Blanche...
La cérémonie de mariage de Paul et Thérèse se déroule dans la simplicité et la gaieté. Ils font leurs adieux à Blanche et vont s'établir à La Sarre. Le curé Fredette, sensible à la tristesse et à la solitude de Blanche, lui fait comprendre qu'il est disponible si elle a besoin d'aide. Blanche, touchée, lui sourit. Entre eux, c'est le début de la paix. Duhaime commet l'erreur de tenter d'inciter le curé à commettre une action malhonnête. Lhomme d'église comprend alors que les accusations de fraude pesant contre l'agent des terres sont fondées. Or les colons font justement circuler une pétition demandant le renvoi de Duhaime, pétition que le curé accepte de signer...