Fermera ? Fermera pas ? À la petite sucrerie de Colleville, on attend la décision avec un mélange de colère et de résignation. L'usine comme un monstre. Le bruit des machines, les tableaux de bord qui clignotent, la fumée des cuiseurs, la routine de la pointeuse et des quarts de nuit. Et les hommes au travail, les confidences au vestiaire avec les copains, l'apéro volé sur l'horaire... ces mille façons d'apprivoiser l'usine pour qu'elle ne vous dévore pas la vie. Ici, chacun sait que les jours sont comptés. Cette année, l'année prochaine, au fond, quelle différence ? Quelques-uns souhaitent même que l'usine ferme vite et qu'on en finisse. Tout plutôt que cette attente qui ronge les nerfs, renvoyant les ouvriers à leur rage et leur impuissance, et qui dessine aux yeux de tous, la fin du travail et des ouvriers...
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