Ces dernières années, la prostitution a changé de visage, les Françaises ont presque disparu des trottoirs. Aujourd'hui 90% des prostituées sont d'origine étrangère, victimes de proxénètes très organisés. Exceptionnellement nous avons pu suivre le travail des policiers spécialisés dans le démantèlement de ces réseaux qui prennent de plus en plus d'importance, notamment en province. À Caen en Normandie, ils ont dans leur ligne de mire une friche industrielle envahie depuis quelques mois par des camionnettes blanches. À l'intérieur, une soixantaine de jeunes femmes enchaînent les passes. Elles viennent du Nigéria. Sur un an, les policiers estiment les bénéfices de cette filière à 500 000 euros. Particularité, elle est gérée par des « mamas » qui terrorisent les jeunes filles mêlant magie noire et violences physiques. Surveillances, écoutes, géolocalisation : les forces de l'ordre réussiront-elles à faire tomber ce réseau qui blanchit des sommes astronomiques entre la France et l'Afrique ? À Limoge ce sont de jeunes femmes roms qui officient sur les boulevards ; leurs proxénètes ne sont pas loin. Les policiers enquêtent sur des associations culturelles qui leur serviraient de couverture. Ces filières sont en pleine expansion et rares sont celles qui parviennent à leur échapper. Dans ces réseaux, la prostitution est familiale : les proxénètes sont frères ou cousins, ils font travailler leurs femmes, leurs petites amies et parfois même leurs propres filles. Nous avons rencontré une de ces rescapées ; son histoire est bouleversante.